Mon hommage à Romain GARY
Je tiens à rendre hommage à ce grand homme de la littérature qui depuis notre rencontre dans les années 70 à toujours fait preuve d'un très grand soutien envers le jeune homme que j'étais.
Il me couvrait de conseils, était toujours à l'écoute.
Nous nous retrouvions chez lui 108 rue du Bac, il était devenu mon mentor, mon confident et m'invitait à sa table, la deuxième en entrant à droite, au coeur de la célèbre brasserie Lipp où régnait d'une main de fer Roger Cazes, maître de cérémonie et propriétaire de l'établissement emblématique de Saint Germain des Près.
Romain Gary qui n'était pas un écrivain comme le voit le monde littéraire français, mais davantage un romancier proche de l'école américaine, qui avait une compréhension instinctive du monde de l'image tel que le prophétisa Walter Benjamin dans ses écrits.
Je me souviens de ces temps bénis ou Romain Gary évoquait son engagement dans la France Libre, sa vénération pour le Général de Gaulle et son attachement à ses compagnons de la Libération.
A chaque fois, méticuleusement, je notais dans mon journal quelques mots qu'il martelait sans cesse:
"Je vais vous le dire, je suis resté profondément un français libre " et plus de vingt ans après la fin de la guerre, il clamait:
" D'une certaine façon, j'y reste, parce que je ne crois pas à l'homme pour toutes les saisons: on donne sa vie une fois, une seule, même si on s'en tire vivant".
Je tiens, de tout coeur, à remercier Romain Gary pour tout ce qu'il m'a apporté à l'aube d'une vie au service de la culture, de la littérature et de l'histoire et au crépuscule de sa vie.
Je le cite: " Il faut toujours connaître les limites du possible. Pas pour s'arrêter mais pour tenter l'impossible dans les meilleures conditions".
" L'humanité n'est même plus une légende, elle est un mythe".
Quel privilège d'avoir côtoyé un tel personnage, quel honneur, quel heureux hasard d'avoir eu le bonheur de bénéficier de ses conseils avisés.
Conseils éclairés pour un jeune homme qui était alors au coeur de Paris et à l'aube de sa destinée.
Merci infiniment cher Romain Gary.
Ecrivain historien chroniqueur conférencier